«Ici, la roche est très tendre», explique Hans-Ueli Hählen. Cet habitant de la Lenk, qui connaît bien la région et son histoire, se saisit de quelques cailloux blancs et les frotte les uns contre les autres, créant ainsi de la poussière. «Notre roche n’est pas adaptée à l’escalade, à l’inverse du granit de l’est des Alpes.» Dans l’Oberland bernois occidental, on trouve principalement du calcaire, de l’ardoise et du flysch. «Alors qu’ici, au pied du Stübleni, c’est du gypse et de la cornieule.» Celle-ci s’est formée dans une mer peu profonde il y a près de 200 millions d’années lorsque l’eau riche en minéraux s’est évaporée. Au cours de milliers d’années, l’eau de pluie et l’eau de fonte ont dissous le gypse, y perçant des trous. C’est ainsi que sont apparues les premières dépressions en forme d’entonnoir, appelées dolines, ainsi que des cavités souterraines. Puis ces dernières se sont effondrées, donnant naissance aux cratères, aussi appelés dolines d’effondrement, encore visibles aujourd’hui. La cornieule est un peu plus stable, raison pour laquelle de petites tours se sont formées par endroits au long de la randonnée. «Nous disposons donc ici sur le Gryde d’un paysage de cratères unique en Suisse», déclare Hans-Ueli Hählen.